d’elles enfin mordit sur le croissant, le masqua de son voile opaque. Par malheur, à ce moment la promenade de la sentinelle l’amenait juste vers le fourgon. Quand elle l’eut dépassé, par une déchirure, l’astre reparut, éblouissant.
Le Penven, toujours terré, frémissait d’impatience. Mais un autre nuage survint. L’instant lui parut propice : d’un pas allongé et étouffé, il se défila, courbé, usant autant que possible de l’ombre des fourgons. Comme il avait à longer un parc d’artillerie, des pas sonnèrent. Il n’eut que le temps de se tapir sous un affût.
Une patrouille passa, le frôlant presque. Hervé essuya la sueur qui perlait à son front et reprit sa marche furtive.
Il touchait à la lisière du camp. Au détour du dernier fourgon, dans sa hâte à se jeter à travers champs, il se heurta à un factionnaire. L’homme, d’abord surpris, voulut épauler. Son hésitation le perdit. Profitant de ce court répit, l’officier avait lâché ses deux bidons et saisi à la gorge l’infortunée sentinelle. Suffoquée sous la poigne nerveuse, elle se débattit et, dans ses gestes convulsifs, trouva la gâchette de son arme et fit partir le coup.
D’un geste brusque, Le Penven rejeta le soldat sur le sol, ressaisit son butin, et à corps perdu se lança vers la corne du bois où devaient l’attendre les siens.
Derrière lui le camp était en rumeur. Le poste,