garde, qui reçut secrètement la consigne de surveiller ses actes.
Hervé ne parut pas s’en douter et, son repas pris, vint s’étendre sous une paillote qui lui fut désignée. Il grilla lentement quelques cigarettes achetées à la cantine, avec la volupté d’un fumeur privé depuis quelques jours de tabac. Puis il feignit de s’endormir, la face tournée contre la paroi.
Mais ses doigts écartaient les brindilles, et son regard épiait ce qui se passait à l’extérieur. La sentinelle devant les armes se promenait sans s’écarter de plus d’une trentaine de pas, à droite et à gauche, du poste et du gourbi contigu occupé par le faux officier prussien. Un feu éclairait longuement la zone qu’il fallait traverser en sortant de la paillote. En revanche, par derrière, la nuit était profonde.
Le Penven examina la contexture de son gîte. Il était bâti en bambous réunis par un clayonnage. Sans bruit, il fendit ce dernier avec son couteau, profitant, pour scier chaque brin, de l’éloignement rythmé de la sentinelle, dont il entendait tour à tour croître et s’affaiblir les pas. Vers le milieu de la nuit, le passage était préparé, s’ouvrant comme un volet dans la paroi.
Il se glissa au dehors, puis rampa dans la direction du parc et l’atteignit sans encombre. Là, il se faufila sous les voitures, à la recherche de celles qui pouvaient contenir le précieux liquide indispensable à ressuciter la