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compenser par le succès, il se décidait à mettre à exécution un plan auquel il suffirait seul.

Par un long détour, il gagna un chemin et marcha vers une grand’garde nipponne, son mouchoir flottant, en guise de fanion, à l’extrémité d’un bambou.

Conduit au poste, il exhiba les papiers du lieutenant Albrecht von Sonberg. Mis en présence du major des avant-postes, il se présenta, en un allemand très correct, en sa qualité d’officier prussien et d’ami. Le Japon ne pouvait douter de la sympathie allemande à l’égard de ceux qui, à leur tour, humiliaient l’orgueil français.

Comme le commandant lui demandait s’il se présentait muni d’une mission officielle, le faux Albrecht dit que, parti d’Europe avant la guerre, il n’avait reçu l’ordre que de surveiller les agissements français du côté du Yunnan, mais que la marche victorieuse des Japonais l’avait décidé à franchir la frontière, dans le désir d’assister à la prise de Cao-Bang.

Vu l’heure tardive, le commandant lui déclara qu’il en référerait, le lendemain matin, auprès de l’autorité supérieure. En attendant, il l’invitait à passer la nuit dans un gourbi attenant au poste de police et, là, il l’informerait, dès qu’elle lui serait parvenue, de la décision prise au sujet de sa requête.

Le Penven se soumit, sans maugréer. Il s’informa seulement des moyens de prendre quelque nourriture. Le major le fit conduire à une cantine par un homme de