voir, et avec les autres je me mets en campagne pour te procurer ton viatique.
— Où et comment ? s’étonna Salbris… Tu crois pouvoir me trouver de l’essence ?… Oh ! ce serait trop beau ! ajouta-t-il, déjà transporté d’espérance.
— Nous sommes très rapprochés de l’extrême droite japonaise, expliqua Le Penven. L’ennemi possède un dirigeable que, du haut des crêtes, j’ai vu manœuvrer, et bien mieux atterrir. Son parc est justement à cette aile droite, bien choisie ; car les contreforts montagneux mettent l’aéronat à couvert des coups de vent. Ce dirigeable ne marche pas sans un approvisionnement de pétrole. C’est là qu’il faut donc aller chercher le tien.
— Mais pour parvenir jusque-là ?
— J’ai mon idée. Laisse-moi agir à ma guise.
— Soit ! dit Roland ; mais Laï-Tou restera avec ses Lis, et moi, cette fois, je marche avec toi.
— Non ! déclara Hervé. Seul, tu connais le pilotage de ton aéroplane, et ta sécurité assure le salut général. Tu n’as donc pas le droit de t’exposer actuellement. D’ailleurs, ne t’inquiète pas à notre sujet. Notre coup de main sera facilité par le fait que les Japonais, maîtres du pays, ne doivent que sommairement garder leurs derrières où sont parqués les convois. J’espère donc arriver à mes fins aisément, peut-être même sans coup férir… Passe-moi seulement le sauf-conduit et les papiers de l’Allemand. Bien qu’il me répugne de me donner pour un