Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par la France. Vous aussi, monsieur, vous êtes libre et n’avez plus rien à craindre de moi ni de ma troupe. Ayant deux heures les abords de ce lieu seront évacués et votre route dégagée.

— Allez ! dit Salbris, je crois en votre parole. »

L’Allemand salua de nouveau militairement, fit un demi-tour de parade, escalada les roches et disparut.

Troussequin se grattait la tête.

« Vous avez foi en ce coco ? dit-il enfin.

— Oui, dit Roland. Et d’ailleurs c’est notre seule chance de salut que j’ai jouée. Lui mort, nous restions toujours dans la souricière. Mais je crois en la parole de cet homme, car il n’a pas été lâche devant la mort.

— M’est avis quand même de nous chercher un autre abri, insista le Parigot.

— Si tu veux, condescendit en souriant Salbris, mais sans trop nous écarter. Peut-être pourrons-nous rallier quelqu’un des nôtres en surveillant le col, chemin naturel pour passer de la vallée du Kou-Youn dans celle du Bang-Giang. »

Après un dernier regard à sa « frégate » abandonnée, Roland se hissa, à la suite du soldat, hors de la caverne, et tous deux se mirent à la recherche d’un observatoire qui leur permît de voir sans s’exposer eux-mêmes aux vues.

Le manguier qui avait servi au faux Hermann Hofer les reçut à son tour dans sa ramure touffue.