et, dès lors, indéformables, quelle que fût sur eux l’action de la force centrifuge.
L’attention de Salbris s’était portée également sur la détermination rationnelle des surfaces de sustentation, afin d’obtenir un appareil capable de planer longtemps en cas de panne du moteur. De la sorte, il s’assurait une descente ralentie qui lui permettrait de choisir son point d’atterrissage et, peut-être même, quand la cause d’arrêt serait rapidement réparable, de pouvoir reprendre essor avant d’avoir touché terre. Il espérait avoir atteint ce but grâce à des manœuvres de gauchissement, mais qu’il n’avait pu expérimenter encore ; car à peine ce perfectionnement avait-il été apporté à son monoplan, qu’il avait dû l’emballer, sans avoir le temps de procéder à des essais, dans les caisses que le Taï-Binh emportait au fond de sa cale, caisses plus précieuses pour Roland Salbris que toute la cargaison du steamer. Divers autres aménagements de détail se dessinaient dans son esprit et seraient l’objet de ses premiers soins dès son débarquement à Chang-Haï.
Une fierté exaltait le jeune aviateur à la pensée que ce serait lui, Français, qui le premier se montrerait maître de l’espace à la colonie européenne de cette ville cosmopolite, et qu’il remporterait ainsi une victoire nationale, en dépit de la morgue anglaise, hautaine mais polie, et surtout de l’importance allemande, lourde et grossière. Quel prestige, en outre, en retirerait-il aux yeux des lettrés chinois, pour lesquels la plus haute prédominance