Il gagna d’abord la place où les chasseurs avaient vu leur proie disparaître dans les airs, et ne douta pas que l’expédition ne se fût dirigée vers la frontière par le ravin qui se détache du col, d’où elle pouvait redescendre presque directement sur Cao-Bang. Parvenu à ce point, aucun indice ne fut relevé du récent passage d’une troupe. Il rétrograda donc et trouva l’emplacement du bivouac, malgré les précautions prises par Hervé. Ses hommes eurent vite découvert la piste de la retraite, aux empreintes des mulets. L’Allemand les lança alors à la poursuite. Tout à coup, le bruit du moteur lui parvint il ordonna une salve sur l’oiseau monstrueux qui émergeait du plateau, et ce fut sa balle funeste qui creva le réservoir de la « frégate ». Sa jumelle lui permit de constater la blessure à la pluie que semait l’aéroplane dans son sillage. Sans attendre les siens, il se précipita dans la direction de la catastrophe prochaine qui lui livrerait ses ennemis, brisés par la chute sur ce sol tourmenté.
Ainsi il avait relevé la place de l’atterrissage. Surpris de ne pas trouver les épaves de l’appareil, il se mit en quête. La nuit le surprit, seul, dans ces parages. Il chercha refuge dans la fourche d’un manguier énorme. Au matin, le tigre passa sous lui et se dirigea vers son habituel refuge. C’est alors que les coups de revolver, tirés quelques instants plus tard sur le fauve, lui révélèrent la retraite des aviateurs.
Bien qu’il fût seul, il se résolut à ne pas laisser