À la suite du panache terrible dans lequel s’était fracassé son automobile, lors de l’éclatement des pneus déchirés par la scie passe-partout enfouie dans la fondrière et de l’incendie qui en avait dévoré les débris, l’Allemand, par une chance infernale, s’était relevé sauf du matelas de boue dans lequel il avait été projeté. En hâte, il avait regagné Siun-Tchéou-Fou, ruminant des projets de vengeance, car la découverte des causes de son accident avait attisé sa haine. Grâce à un rescrit de hauts dignitaires célestes qui, secrètement, favorisaient l’espion dans ses agissements gallophobes, il obtint les facilités de continuer sa route par les moyens les plus rapides jusqu’à Nan-Ning-Fou. Là, le chemin de fer, bien qu’ayant suspendu son exploitation depuis que le pays troublé ne permettait plus d’assurer la sécurité des transports, dut, sur la réquisition du mandarin, mettre une locomotive à la disposition de l’Allemand, qui gagna ainsi Long-Tchéou. Au delà, la voie était occupée par les Japonais.
Tandis que, dans cette ville, il recherchait les traces de ceux qu’il poursuivait, il apprit la chasse donnée vainement à un pseudo-Annamite qui avait été enlevé, sous les yeux des Chinois, par un monstre volant, tel un dragon vomissant du feu. Il reconnut sans peine, dans cette image, l’aéroplane du Français maudit et embaucha une bande pour se jeter de nouveau sur la piste retrouvée.