rait-on pas encore ?… Nous n’avons toujours pas à nous plaindre jusqu’ici. »
Il s’était penché sur le fauve pour dégager les coupe-coupe ; puis il coupa une griffe des formidables pattes désormais impuissantes.
« Tenez !… cela fera une breloque pour Mlle Jeanne ! »
Salbris ne put s’empêcher de sourire de cette insouciance, qui dénotait tant de sang-froid et de bravoure. Il prit la griffe et répondit :
« Dieu t’entende ! Si je puis lui donner ce souvenir, elle saura qu’il vient de toi et que tu n’as jamais désespéré aux heures les plus noires. »
Comme il parlait, un nouveau bruit d’escalade lui parvint du dehors.
« La femelle de notre gibier, sans doute, » murmura Gilles.
Un geste impérieux de Salbris lui ordonna le silence. Non, ce n’était plus la marche pesante et sûre du félin, mais un piétinement qui désagrégeait des fragments de la paroi de pierre et se hissait péniblement vers son faîte. Anxieux, les deux Français épiaient.
Enfin, dans la baie supérieure, maintenant éclairée par la lumière du grand jour, une tête se montra. Déjà le Parigot levait son arme.
Roland l’arrêta d’une main fébrile. Dans la face qui scrutait les profondeurs sombres de la caverne, il avait reconnu celle d’Hermann Hofer…