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Penven poussa-t-il en avant des éclaireurs pour reconnaître si la voie à suivre était libre. Puis, sous les armes, l’expédition attendit, anxieuse.

De longues minutes s’usèrent. Enfin Troussequin, parti en patrouille, reparut. Une bande de pirates descendait et semblait, d’après sa direction, devoir traverser la clairière. Déjà Hervé avait fait disparaître, autant que possible, les traces du campement. Il résolut de ne pas s’exposer à une rencontre dangereuse et fit gravir à sa troupe un versant ardu, mais accessible. Après une demi-heure d’escalade, elle déboucha sur un petit plateau dénudé, au fond duquel la forêt dressait de nouveau sa palissade.

Le capitaine laissa un homme en observation sur la crête franchie et, rapidement, porta tout son monde derrière la lisière apparue. Il le posta là où, en cas d’attaque, se déploierait devant lui un champ de tir lisse d’obstacles, qu’un assaillant ne pourrait franchir sans subir d’effroyables pertes.

À peine ces dispositions étaient-elles prises, qu’au-dessous d’eux de furieuses clameurs éclatèrent. Malgré les précautions du capitaine, les traces de son campement n’avaient pu échapper à la subtilité des pirates. Mais, espéra Hervé, ne pouvaient-ils les croire celles d’un autre parti de leurs congénères ?… Ou bien allaient-ils aussi relever les indices de la retraite et monter à l’assaut ?