fascines à jeter sur les cloaques pour le passage des mulets. Plus haut, les montagnes dressaient leurs flancs dénudés, lisses, inaccessibles.
Dix kilomètres seulement avaient été franchis quand Hervé donna le signal d’une halte nécessaire, pour procurer à la troupe la réfection d’un repos et d’un repas. Les reliefs du chevreuil et quelques biscuits en firent les frais. Puis la montée recommença.
Ils cheminaient alors dans une forêt obscure, fourrée, semée d’embûches. Elle se continuait interminablement, et la nuit approcha sans que l’on eût connaissance de la lisière. Une clairière assez vaste s’offrit. Le Penven décida d’y établir le bivouac.
Les réflecteurs à acétylène furent suspendus à des potences de bambous, pour écarter, l’invasion redoutable des fauves que devait attirer l’odeur humaine. À plus d’une reprise, durant la nuit, le rauque et guttural miaulement du tigre troubla les partisans dans leur sommeil. La carabine approvisionnée, deux sentinelles veillaient. À tour de rôle, les trois Européens s’occupaient de leur relève et de leur surveillance. De lointains coups de feu, vers 2 heures du matin, traversèrent les ténèbres. Ils révélaient la présence de bandes armées, campées aussi dans ces parages, et qui, sans doute, repoussaient la visite du tigre dont la petite troupe avait entendu les kop, kop menaçants.
Aussi, le matin, avant d’ordonner le départ, Le