— Éteins le tien ! ordonna Roland, et viens tancer cet animal que je te ramène ! »
Il poussa Troussequin vers son lieutenant.
« Toi ! tu en fais de belles !… Que signifie cette escapade ? »
Mais en même temps il lui étreignait les mains, dans sa joie de le retrouver sauf.
Le troupier s’excusa :
« Faut pas m’en vouloir. C’est rapport à M. Roland, qui se faisait trop de bile… Oui, d’être sans nouvelles. Alors, j’ai été lui en chercher.
— Où ça ?
— À Long-Tchéou, parbleu !… Et, ma foi, j’en rapporte !
— Parle !… Mais parle donc !… s’exclama Salbris.
— Voilà la chose en gros : Cao-Bang tient ferme, et aujourd’hui les flottes alliées ont quitté Singapour.
— Et celle des Japonais ?
— Partie à leur rencontre pour leur barrer chemin… Mais elle n’est pas de force… Ayez confiance ! y aura du bon !
— De qui tiens-tu ces choses ?
— D’un digne homme de missionnaire. Je vous dirai tout ça en détail, quand j’aurai bu un bon coup et cassé une croûte. J’ai la pépie d’avoir tant couru, et aussi l’estomac dans les talons. »
Salbris le serra dans ses bras.