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sur la suprême place de refuge. Donc Cao-Bang tiendra assez pour que notre intervention ne soit pas trop tardive. Si deux tentatives pouvaient se succéder, je pourrais te laisser entreprendre celle que tu désires, si folle soit-elle ; mais, toi et ton appareil perdus, c’est les assiégés et nous que tu abandonnes sans ressources et sans espérance. Fais ce que tu voudras. En tout cas, je te déclare que je considère de mon honneur de ne pas déserter le poste le plus périlleux ; je resterai avec nos hommes.

— Oh ! s’écria douloureusement Salbris, tu n’avais pas à faire valoir ce cruel argument. Va, je me rends. Nous ne nous séparerons pas. Tu as l’expérience du chef : prends le commandement. Je ne veux être désormais que l’un de tes soldats. »

La marche vers la frontière ainsi décidée, le canot fut mis au sec et caché dans un fourré inextricable, comme ressource possible en cas de retraite. Puis la petite troupe, précédée d’éclaireurs, se dirigea vers le nord-ouest par l’étroite vallée d’un torrent, affluent du Kou-Youn. Hervé prit le commandement de la tête. Roland devait se tenir avec le convoi et le gros. Gilles Troussequin fermait la marche.