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extraites de la cale et distribuées à l’équipage avec un sérieux approvisionnement de cartouches. À chaque agglomération en vue, au moindre groupe signalé, Salbris, Le Penven et son ordonnance se dissimulaient afin de laisser croire que les sampans n’étaient montés que par des Chinois. Mais cette précaution ne suffisait pas à éloigner les convoitises des bandits, pour lesquels toute prise, de quelque nature qu’elle fût, était bonne à s’adjuger.

Vers Taï-Ping-Fou, il fallut renoncer à remonter plus avant par voie fluviale. Le Tso-Kiang, rétréci et encombré d’obstacles, n’était plus accessible aux sampans. Le moment était venu d’entreprendre la campagne sur terre et de se procurer les porteurs suffisants pour le poids de l’aéroplane, de ses accessoires, de l’essence et des provisions indispensables. À prix d’or, O-Taï-Bing et Pi-Tou-Laï réussirent à acquérir quatre forts mulets, qui provenaient certainement des convois français, traqués et capturés par les pillards. L’aéroplane démonté exigea trois d’entre eux pour son transport ; le quatrième fut affecté à la réserve de pétrole. Les autres approvisionnements, vivres, munitions, outils, furent répartis entre les membres de la petite troupe.

Les sampans, qu’il fallait abandonner, seraient coulés dans un endroit désert, afin de ne pas laisser de trace du point où l’expédition prenait terre, et de ne pas devenir la proie des pirates. Seul le canot devait continuer à accompagner l’expédition, tant qu’elle longerait un cours d’eau.