dis que sous la voiture en feu, à la suite de la rupture du réservoir d’essence, les magots de la police, à demi écrasés, hurlaient en flambant comme des torches.
Si le Parigot n’avait pas encore réussi à se défaire de l’Allemand, toujours est-il qu’il le laissait sans moyens de persévérer dans sa poursuite.
Lorsque Troussequin avait, sur le premier sampan, atteint le point où la rivière se détachait de la route, il s’était fait mettre à terre avec un Chinois de son choix. Ils débarquèrent avec eux des outils, une grande scie passe-partout, des fils de fer trouvés dans la cale. Puis ils s’acheminèrent rapidement à pied par le chemin.
Arrivé à la fondrière, le Parigot jugea l’endroit propice. La mare boueuse ne garderait pas l’empreinte des piétinements et recouvrirait le piège d’une couche insondable. À l’aide de piquets, il assujettit fortement la scie au fond du cloaque, ses dents inclinées dans la direction d’où viendrait la poursuite. Puis, sans plus tarder, il se hâta, avec son compagnon, de marcher vers l’autre extrémité de la boucle où l’attendait le sampan.
Mais, avant qu’il l’eût gagnée, le formidable bruit de la catastrophe retentit derrière lui. Du sommet d’une crête, il aperçut l’auto culbutée et en feu. Et, joyeux de sa réussite, il pressa davantage l’allure pour informer plus tôt ses amis du succès de son embûche.
« Ah ! disait, quelques heures plus tard, le brave ordonnance, lorsque la caravane fut de nouveau réunie, si vous