Page:Georges de Lys - Les Conquerants de l'air, 1910.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mettre à couvert, certain, d’ailleurs, qu’il n’en résulterait aucun dommage pour son généreux coreligionnaire, qu’il voyait s’éloigner avec une vitesse telle, qu’il lui semblait à l’abri de toute poursuite. Il ignorait la machine infernale dont était détenteur son premier client. Grâce à une grosse offre d’argent, Hermann Hofer obtint d’emmener sur son automobile cinq hommes de police armés, pour arrêter les délinquants, qu’il comptait devancer au point où la courbe de la rivière, après son détour dans les terres, vient de nouveau buter contre la route. Alors, à toute vitesse, pour regagner le retard occasionné par ces démarches, l’automobile de l’Allemand démarra.

Malgré le mauvais état de la route, une heure plus tard elle atteignait le point où commence la corde sous-jacente du large circuit que décrit la rivière. Le sampan poursuivi avait déjà dépassé cet endroit, mais Hofer était sûr de le précéder à l’extrémité de la boucle. Il augmenta sa vitesse.

Au bas d’une descente, une véritable fondrière de boue liquide coupait la voie. L’Allemand comptait la franchir sans encombre, en vertu de la vitesse acquise. Il entra délibérément dans la fange, soulevant de chaque côté une nappe limoneuse.

Soudain une double détonation éclata : les deux pneus déchirés sautèrent, l’automobile culbuta en un effrayant panache. Lancé en avant, Hermann dut son salut à l’épaisse couche vaseuse dans laquelle il fut projeté, tan-