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offre donc pas… Tu pourras, si tu le veux, les déposer au fond de cette potiche, ajouta-t-il à l’oreille de son coreligionnaire ; mais n’oublie pas que je ne te les aurai pas demandés.

— Tu en trouveras trente, » répondit sur le même mode Laï-Tou.

Le marchand sourit et s’esquiva.

« Allons ! dit le père à son fils, fais avancer les coolies, charge-moi ça lestement, et hâtons-nous vers le canot. »

Les bidons furent rapidement empilés et filèrent dans la direction du port, sous la conduite de Pi-Tou-Laï.

À peine achevait-on de les transporter sur le canot, qu’à grandes enjambées accourait Hermann Hofer. À sa vue, l’embarcation se détacha du quai et s’éloigna sous une vive poussée des avirons.

L’Allemand, furieux, cherchait déjà à ameuter les riverains, le poing tendu vers les fuyards, et criait : « Au voleur !… »

Averti par les clameurs, Salbris mit aussitôt son sampan en route et manœuvra vers le canot. Une amarre jetée par Le Penven fut saisie de Pi-Tou-Laï. Aussitôt le moteur força l’allure, et le sampan, suivi de sa remorque, fila, en se rapprochant de la rive opposée.

Sur la berge, l’Allemand se démenait et réquisitionnait des hommes de police. Il portait plainte contre le vol, que dénonçait lui-même le marchand soucieux de se