troupier au courant ; il dénichera peut-être quelque bon tour dans son sac.
— Il est d’ailleurs coutumier du fait, répliqua Salbris. Je n’ai pas oublié comment il a imaginé et exécuté le coup de l’opium d’abord, la façon de nous faire reconnaître qui nous épiait sur le quai de Canton ensuite. Voici donc la situation. »
Quand Roland lui eut expliqué les faits, Gilles demanda :
« Montrez-moi la route que nous avons à faire et aussi la sienne. »
Salbris étala la carte sous ses yeux et lui traça les deux itinéraires par terre et par eau. Troussequin s’absorba dans un examen minutieux, puis, le front rasséréné, déclara :
« Voilà mon idée. Pendant que vous vous arrêterez avec un sampan dans la ville, je continuerai à remonter la rivière avec l’autre. Aux environs de Ki-Fong, je me ferai mettre à terre avec un dégourdi. Vous voyez, dans cette partie où, par une large boucle, la rivière s’écarte de la route et ne la rejoint qu’après un grand détour, assez près cependant du point où elle l’a laissée. Ce sera là, d’ailleurs, que l’embarcation m’attendra. Si l’auto dépasse la place où je serai descendu à terre, je vous réponds qu’il n’atteindra pas celui où je remonterai à bord.
— Sur quoi te bases-tu pour être si affirmatif ? insista Le Penven.
— Sur ceci : d’abord le particulier ne quittera pas la