dès que les bateaux eurent repris leur marche en plein fleuve, il entraîna le capitaine dans le poste, tandis que le quart était laissé à l’ordonnance.
Alors il lui confia son inquiétante découverte.
L’officier réfléchit, puis déclara :
« Mon cher, envisageons les choses au pire, c’est le meilleur procédé pour nous mettre en mesure de parer aux événements. Si la trace que tu as relevée provient du sieur Hermann Hofer, c’est qu’il nous a échappé, et alors sa haine, décuplée par l’insuccès et le danger de mort où nous l’avons mis, s’est ingéniée pour découvrir un moyen de nous devancer. Comme, à part le tien, il n’existe pas d’aéroplane en Chine, notre homme n’a pu user que de l’automobile. Si mal entretenues que soient les routes du Céleste Empire, celle qui longe les berges du Si-Kiang ne me paraît pas impraticable pour une voiture solide. Mais il faut aussi qu’elle soit assez légère pour s’embarquer, sans trop de difficultés, sur radeau, aux points où la voie passe d’une rive à l’autre.
« Donne-moi la carte et examinons ensemble ces points de traversée et les difficultés qu’ils présentent. D’abord Sam-Chouï, lieu de la collision dans laquelle nous l’avons coulé. Une fois revenu dans cette localité, — car il lui a fallu assurément retourner à Canton pour se procurer un automobile, — il s’est facilement fait transborder sur la rive droite, qu’il a remontée jusqu’à Chao-Kiang-Fou. Cette ville importante lui a procuré