Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

NAPOLÉON, se levant avec colère.

« Ni vous la fermeté terrible de l’empereur des Français, prince ; là où les bienfaits cessent, le châtiment, plus facile, pourrait commencer. »

LOUIS XVIII, avec calme.

« Ma famille est accoutumée au martyre, général ; me voici, prêt à tout : il y a encore de la place pour moi dans vos fossés de Vincennes. »

À ce mot de Vincennes, le vieux prince de Condé, qui avait écouté avec un froid dédain cet entretien, trembla tout-à-coup, pâlit, et laissa tomber sa main sur le pommeau de son épée ; puis, des larmes ayant coulé sur ses joues, il leva les mains au ciel et sortit en s’écriant : « Oh ! mon Dieu ! »

Napoléon n’avait perdu aucun de ces mouvements, et, redevenu calme, il dit à Louis XVIII :

— « Votre altesse ne pourrait rester en France, et l’Angleterre est devenue la France ; mon ministre lui fera connaître mes intentions. » En achevant ces mots, il sortit précipitamment, remonta à cheval, et, sans adresser une seule parole aux généraux qui l’accompagnaient, il regagna, avec la plus grande vitesse, la ville d’Aytesbury.