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la contemplait avec amour ; il savait quels trésors inépuisables de bonté et d’esprit il y avait sous ces formes angéliques, et que la nature pour elle avait créé la plus belle figure pour voiler la plus belle âme.

Son intelligence comprenait les pensées de son père. Fille de Napoléon, elle avait reçu de lui et la vie et le génie, mais à cette grandeur elle ajoutait encore tout ce qu’il y a de plus suave dans l’âme d’une femme, toutes les richesses de candeur, de tendresse, de simplicité et de vertu, et tout cela éclatait dans ses yeux, et resplendissait sur sa figure ravissante.

Telle était Clémentine, comme son père la nommait toujours, la dépouillant de son titre de reine, du nom même de Napoléon, pour en faire une idole à part, pour qu’elle eût son culte à elle, afin que les malheureux pussent l’invoquer, et les heureux la bénir.

Elle était au sacre, où elle partageait les regards ; mais sa présence attristait ce grand jour de la gloire. Pâle, souffrante, sa tête languissante se penchait sur son sein, et, lorsque ses yeux s’enflammaient de joie en voyant les grandeurs paternelles, on sentait que c’était un effort, et qu’un mal caché dévorait la fille de l’empereur.

Hélas ! c’était un jour de mort que ce jour de