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accord, acceptèrent la religion catholique, en lui sacrifiant leur loi et leur foi.

Un seul parmi eux, Samuel Manassès, rabbin de Strasbourg, protesta avec la plus grande violence contre la décision de ses frères, et, dans un moment d’exaltation, il s’écria : « Que le Christ signale donc sa vérité et sa puissance ! Pour moi, fidèle à la loi de mes pères, je le blasphème hautement, et je défie le dieu des chrétiens ! »

Soit que l’exaspération avec laquelle Manassès prononça ces dernières paroles eût rompu chez lui les équilibres de l’existence, soit que le doigt de Dieu l’eût touché, il tomba écumant et frappé. On l’entoura, il n’était déjà plus.

Cette circonstance extraordinaire porta le dernier coup à la religion juive, elle expira cette année avec le culte et les constitutions de Moïse.

Après ce grand sacrifice, les juifs demandèrent avec instance à Napoléon la restitution de Jérusalem et de la Judée ; mais cette ville sainte fut refusée à des chrétiens trop nouveaux encore pour posséder le sanctuaire du christianisme.

L’île de Chypre venait d’être dévastée par la peste, les habitants que ce fléau n’avait pas