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vernement furent fondés et la jeune république de Franklin et de Washington périssait.

La grande rebelle des Antilles, l’île de Saint-Domingue, après avoir su résister à une expédition française dans les premiers temps de l’empire, succombait actuellement sous la multitude de ses souverains ; c’était à qui serait empereur, président, chef, roi, dans cette Amérique africaine, et les nègres, trop rapidement passés de l’esclavage à la politique, s’égorgeaient pour parvenir à la civilisation.

Malgré tant de symptômes de dissolution dans ce continent, l’empereur, occupé de conquérir l’ancien monde, semblait avoir tout-à-fait oublié celui-ci ; aucune démonstration, aucune parole, aucun acte n’était venu révéler sa pensée sur l’Amérique.

Sans doute, sa vue profonde considérait de loin l’agonie de ces nations, et sa sagesse attendait le temps. Peut-être aussi des agents inconnus, dispersés dans ces contrées, allaient-ils révélant dans leurs discours cet état funeste et le seul remède possible, l’alliance avec le vieux monde, la soumission à l’empereur. Déjà on commençait à le dire sur tous les points du continent : Napoléon seul pouvait sauver l’Amérique ; il fallait d’ailleurs prévenir une conquête immi-