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je vais vous raconter où l’auteur anonyme de ce mensonge a traîné son imagination.

Il a dit ce qui était de Napoléon et de l’Europe jusqu’en 1812, mais quand il en est venu à l’apparition des Français devant Moscou, voici ce qu’il invente.

Moscou brûle, et les Russes vont à Saint-Pétersbourg chanter un Te Deum parce que leur ville est prise et brûlée. Pour Napoléon, il ne trouve rien de mieux, lui, l’homme de l’activité et du génie, que de le faire s’arrêter trente-cinq jours entiers à pousser du pied les charbons de la ville embrasée ; et comme si l’empereur n’avait fait tant de choses que pour assister à ce lointain feu de joie ou de détresse, il fait bientôt sa retraite vers la France ; et quand il veut fuir de cette contrée, voici qu’une catastrophe affreuse abîme ses armées dans les glaces de la Bérésina, tandis que l’empereur, s’enveloppant dans sa pelisse, laisse là ses soldats glacés et mourants, part en poste avec le duc de Vicence, et rentre à Paris.

Alors commence l’année 1813, que l’anonyme a faite si fatale à l’empire et à l’empereur.

La Prusse trahit Napoléon et se joint aux Russes ; l’Autriche, l’Autriche ! qui lui donna