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Dans tous ces pays, l’empereur persistait dans le même système de conquête politique et religieuse ; il anéantissait la trace de l’ancienne domination en faisant enlever et transporter en Europe les rois et les familles royales entières, et partout aussi, sur la crête des pagodes et des forteresses, il plantait la croix avec son drapeau tricolore.

Au moment d’être ainsi transporté sur un vaisseau français, le roi d’Anam fit demander une audience au conquérant. « Que me voulez-vous ? » lui dit Napoléon en entrant dans la salle de l’entrevue. Le roi d’Anam, sans se servir d’un interprète, se dressa avec fierté, et lui dit en mauvais français : « Que vous me traitiez en roi. » — « Vous avez lu l’histoire, » lui répondit l’empereur avec un sourire railleur ; et lui tournant le dos, il s’adressa à ses généraux et dit : « Cet imbécille croit que j’ai fait trois mille lieues pour jouer une parodie ! » Et il sortit sans parler davantage au malheureux prince, qui fut en effet traité comme le reste des rois vaincus, traîné à bord d’un vaisseau et conduit en Europe.

Napoléon étant à Ummerapoura, des Birmans lui amenèrent deux licornes vivantes ; cet animal extrêmement rare avait même été jusque-là