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plus que de la tactique et de la gloire à opposer. Aussi, devant ce monde nouveau, eut-il une pensée nouvelle.

Après sept journées de marche, la grande armée ayant quitté Damas et suivi le Jourdain, traversa le fleuve au sud du lac Tibériade, et se dirigea vers Jérusalem.

Napoléon fit remonter le Cédron vers le nord, et après ce mouvement, l’armée se déploya en face du Calvaire, qui lui dérobait encore la vue de la ville sainte ; car on sait que Jérusalem, entourée par le Cédron comme d’une ceinture, semble se reposer couchée entre ces deux monts célèbres, le mont Calvaire à l’occident, et la montagne des Oliviers à l’orient de la cité sainte.

Alors, devant cette ville sacrée, dont le nom prononcé de bouche en bouche remuait dans les cœurs de ces quatre cent mille guerriers des vieux sentiments qui y dormaient engourdis, Napoléon fit proclamer dans chaque corps cet ordre du jour, si nouveau dans les habitudes guerrières de l’époque.

« Soldats de la grande armée européenne !

« Quand, après avoir conquis l’Europe, je vous ai promis la conquête de l’Asie ; quand je vous faisais traverser rapidement l’Égypte pour vous amener dans cette vieille et sainte terre