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dition d’Égypte à laquelle il avait autrefois donné le titre de grande expédition, lorsqu’il l’avait faite avec peu de soldats, peu de victoires, et en définitive avec quelques défaites et une évacuation forcée, et cependant cette expédition première gardait à juste titre ce nom célèbre dans l’esprit des nations, parce que le Bonaparte d’alors l’avait agrandie d’un éclat insolite en faisant balancer par le triomphe plus sûr de la science les succès moins certains de la gloire politique.

Aujourd’hui il recommençait avec joie cette campagne, aujourd’hui qu’il avait l’Europe entière à ses ordres, et que l’Angleterre, qu’il avait retrouvée jadis comme ennemie sur les côtes du Delta, n’était plus qu’un utile et soumis auxiliaire.

Il confia le commandement de l’expédition maritime au comte Sidney Smith.

— « Si Nelson vivait, dit-il, il aurait commandé la flotte, et je l’aurais fait débarquer dans la baie d’Aboukir. »

C’est ainsi qu’il ne craignait pas de rappeler les plus tristes souvenirs de la première guerre, et d’appeler sur les lieux mêmes de leurs victoires des généraux autrefois ses ennemis, tant il regardait actuellement comme fondues