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ments royaux. Ils s’assirent sur les trônes, selon un ordre convenu d’avance entre eux, ou décidé peut-être par l’empereur.

À peine étaient-ils placés, que le grand-chambellan, debout près la porte de la grande galerie, annonça à haute voix : « L’empereur. »

Napoléon parut. Il n’avait point la pourpre impériale, mais ce costume militaire d’affection et si simple qu’il portait d’habitude. À son arrivée, les rois se levèrent, et Murat lui-même, agité par cette influence, se souleva comme à regret, et retomba aussitôt sur son trône. L’empereur monta à sa place, salua l’assemblée, et, s’étant assis, il dit que l’archichancelier pouvait prendre la parole.

Ce fut ainsi que commença cette singulière procédure. On observa que Napoléon, président de ce tribunal, ne crut pas devoir remplir les formalités habituelles aux communes affaires, comme de demander ses noms à l’accusé, et de l’interroger. C’est qu’on savait assez quel était ce roi, et ces formes eussent été inutiles.

Il semblait aussi que la dignité de l’accusé eût souffert devant les dépositions de témoins qui n’eussent pas été de son rang. On n’opposa donc à Murat que ses actes, des traités et des lettres. L’archichancelier, dans un rapport lumineux