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croire que le sénat et la nation hésitassent un instant à partager la colère et la vengeance du roi.

Le sénat trembla devant ces communications du souverain, en pensée des événements qui pouvaient en être la suite. Sans prendre un parti décisif, il fit connaître au roi qu’il pouvait tout, et que, s’il voulait la guerre, il fallait bien que la Suède la voulût.

À la suite de cette séance, le roi de Suède rappela son ambassadeur à Paris, et fit donner ses passeports à M. le baron de Cazes, alors ambassadeur de France à Stockholm.

Quand ces nouvelles furent arrivées en France, Napoléon fit insérer dans le Moniteur le décret suivant :

« Napoléon, empereur des Français, souverain de l’Europe ;

« Avons décrété ce qui suit :

« Art. Ier. Le roi de Suède, Murat, inculpé de haute trahison envers l’empire, et d’avoir violé son serment de fidélité à l’empereur des Français, sera traduit devant la cour des rois pour y être jugé.

« Art. 2. À cet effet, le conseil des rois, convoqué extraordinairement en haute cour de jus-