Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— « Ma foi, sire, je ne le comprends pas, à moins que ce soit une moquerie faite à un vieux soldat.

— « Non, cela est sérieux, vous êtes roi.

— « Roi ! Et pourquoi ? »

L’empereur pâlit à cette singulière question, et dit : « Parce que telle a été ma volonté.

— « Votre volonté peut donc me faire roi, quand tous vos généraux n’auraient pu me faire caporal.

— « Expliquez-vous.

— « Je ne sais pas lire…

— « Qu’importe ! lui dit Napoléon dont le cœur se brisait de plus en plus ; vous êtes élevé à la plus haute dignité de la terre ; vous êtes roi. Mon choix suffit, cela ne vous plaît-il pas ?

— « Pas plus qu’à vous peut-être.

— « Que voulez-vous dire ?

— « Que, sans comprendre quelque chose à tout ceci, il me semble qu’il aurait mieux valu que votre majesté ne m’eût point fait monter et asseoir au milieu de tous ces… Mais finissons-en, et laissez-moi retourner à ma caserne, sire, car l’appel de deux heures va se faire, et j’en aurais pour trois jours de salle de police. »

Ces paroles, cette fermeté indifférente, cette