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CHAPITRE XXXIX.

LE SOLDAT ROI. — § 2.



Toute violente que pouvait paraître la colère de Napoléon, en général, elle avait cependant toujours sa mesure ; car il savait si bien tenir les rênes de ses passions, qu’il ne leur laissait jamais que l’élan qui convenait à sa profonde pensée.

Au contraire, dans le conseil des rois, cet accès de fureur avait été soudain, incalculé. Une colère aveugle et sans réflexion l’avait emporté, et, sans doute, rien au monde, rien ne pouvait la causer plus légitimement que cette insolence des rois qui osaient ne pas demeurer esclaves.

Mais plus tard, quand, de retour dans son cabinet, et seul, il eut sa passion calmée et sa réflexion plus froide, alors il se mit à rêver, et vit jusqu’où il avait été entraîné. Retombant