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d’autres provinces ! Que ne lui prenait-il sa Styrie, son Tyrol, sa Hongrie elle-même, pourvu qu’il lui laissât son Autriche impériale !

C’était au milieu de cette affliction, et dans ces termes, qu’il écrivit à Marie-Louise une lettre des plus énergiques où il lui demandait si c’était à elle de souffrir ainsi l’humiliation de son père.

Marie-Louise, que Napoléon tenait étrangère à la politique, ne vit là qu’une affaire d’émotion et de sentiment filial. Les instances de son père la troublèrent vivement. Autour d’elle s’agitaient encore quelques personnes dévouées à la maison d’Autriche, et dont les conseils intimes excitèrent et enhardirent sa faiblesse ; toutefois, elle sentait vaguement que sa participation, même suppliante, dans les desseins de son époux, était imprudente et pouvait être funeste.

Déjà, dans le commencement de son mariage, lorsque l’Autriche, voulant au moins exploiter au profit de sa politique le présent immense d’une archiduchesse, avait pressé l’impératrice de présenter quelques réclamations, elle avait été repoussée froidement, et la sévérité était venue pour la première fois glacer la tendresse de Napoléon.

Elle n’avait rien fait de semblable depuis ;