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La Russie et l’Angleterre étaient les seules puissances que son génie avait pu craindre. Elles n’existaient plus.

On sait comment il avait anéanti l’Angleterre.

Quant à cette nation du nord, à cette Russie toujours renaissante sous ses glaces, il se promit bien qu’elle ne lui serait plus désormais redoutable, et qu’il l’abaisserait à la mesure des plus petits états. Quelle glorieuse volupté n’était-ce pas pour lui, d’ailleurs, de pétrir et remanier sans cesse les empires, de distribuer les couronnes, de renouveler la terre, afin de réaliser enfin cette promesse qu’il s’était faite naguère, d’être un jour le plus ancien des monarques de l’Europe ! Et pour qu’on ne pût se méprendre à ces actes éclatants de la souveraineté qu’il se préparait, il lui plût, avant toutes choses, d’anéantir les titres d’empereur et de czar qui décoraient encore des têtes impériales, et de passer un niveau royal sur tous les autres princes souverains.

Lui seul devait conserver le titre d’empereur, et déjà il avait fait connaître l’estime où il mettait celui de roi, lorsqu’il s’en dépouillait et laissait à Eugène ce mot de roi d’Italie dont il ne se souciait plus.

Devenu maître de l’Europe, cet autre titre de