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Comme il est trop facile de montrer que toute plante est une herbe, et peut être mangée, je n’insiste pas là-dessus. Mais, si nous ne mangeons pas indistinctement de toutes sortes de plantes, sachez que ce n’est point parce qu’il s’en trouve parmi elles d’impures, d’immondes, mais seulement parce qu’elles sont amères ou pleines d’épines et dangereuses. Alors, nous mangeons de préférence celles qui sont douces, saines, agréables, soit qu’elles viennent dans l’eau ou sur la terre.

Mais quand Dieu vous a ordonné, par Moïse, de vous abstenir de certains animaux impurs, cruels, rapaces, c’était dans un sens tout différent. C’est parce que, tandis que Dieu faisait tomber sur vous la manne dans le désert et multipliait sous vos yeux les miracles, vous aviez élevé un veau d’or pour l’adorer ; aussi la voix de Dieu vous crie sans cesse, et avec raison : « Vous êtes une race insensée, des enfants infidèles. »

XXI. Oui, c’est pour vous rappeler vos iniquités et celles de vos pères, que Dieu vous a ordonné de célébrer le sabbat et vous a imposé tant d’autres observances ; c’est pour l’instruction des peuples, afin qu’ils ne profanent pas son nom, que Dieu laisse encore subsister quelques-uns d’entre vous, et j’ai pour garant de ce que j’avance ses propres paroles. Écoutez ce qu’il dit par la bouche d’Ézéchiel :

« Je suis le Seigneur votre Dieu ; marchez dans la voie de mes commandements, gardez mes préceptes. Abstenez-vous des usages profanes de l’Égypte ; sanctifiez mes jours de sabbat, afin qu’ils soient comme des signes entre vous et moi, et que vous sachiez que c’est moi qui suis votre Seigneur et votre Dieu. Mais vous m’avez aigri contre vous, vos enfants n’ont point marché dans la voie de mes préceptes ; ils n’ont ni révéré ni gardé les commandements que je leur ai donnés, afin que celui qui les observe y trouve la vie, et ils ont violé mes jours de sabbat ; je les ai menacés de répandre ma fureur sur eux dans le désert, et de satisfaire ma colère en les punissant, mais j’ai retenu ma main, je les ai épargnés pour la gloire de mon nom, afin qu’il ne fût pas