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ans, l’erreur ne serait pas de mille ans, et de dix mille ans, comme le supposent Platon, Apollonius et les autres. Nous sommes d’accord pour les temps avec Bérose, philosophe chaldéen, qui transmit aux Grecs les lettres chaldaïques. Non-seulement il a parlé du déluge et de plusieurs autres événements conformément au récit de Moïse, mais il s’accorde encore en partie avec les prophètes Jérémie et Daniel. Il fait mention de ce qui arriva aux Juifs, sous le roi de Babylone, qu’il appelle Abobassare, et les Hébreux Nabuchodonosor, il parle même de la destruction du temple de Jérusalem par ce prince, et raconte que les fondements de ce temple furent jetés de nouveau la seconde année du règne de Cyrus, mais qu’il ne fut achevé que la seconde année du règne de Darius.

XXX. Quant aux Grecs, leurs histoires ne renferment rien de véritable ; d’abord parce qu’ils ne connurent les lettres que fort tard ; ils en conviennent eux-mêmes, lorsqu’ils disent qu’elles furent découvertes, les uns par les Chaldéens, les autres par les Égyptiens, et les autres par les Phéniciens ; d’ailleurs, au lieu de parler de Dieu, ils ne se sont occupés que de choses vaines et frivoles. Ainsi, par exemple, ils font mention d’Homère, d’Hésiode et des autres poëtes ; mais ils laissent en oubli la gloire du Dieu unique et incorruptible : que dis-je, ils blasphèment contre lui. Ils ont persécuté et ils persécutent aujourd’hui les hommes qui le confessent et l’adorent ; tandis qu’ils comblent d’honneurs et de récompenses ceux qui font servir leur talent et leur voix à outrager la Divinité ; ils font une guerre cruelle aux hommes qui ne s’occupent qu’à faire des progrès dans la vertu et la sainteté. Ils lapident les uns, massacrent les autres et leur font subir tous les genres de supplices. Sans doute, des hommes aussi injustes ont perdu la sagesse de Dieu, et n’ont pu trouver la vérité. Pour vous, mon cher Autolyque, pesez murement ce que je vous ai écrit, et vous y trouverez le symbole et le gage de la vérité.