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impiété n’est-elle pas encore surpassée par le conseil de Diogène, qui apprend aux enfants à immoler leurs parents en place de victime, et à se repaître de leur chair ? Que dis-je ? L’historien Hérodote ne raconte-t-il pas que Cambyse, après avoir tué les enfants d’Harpagus, les fit servir ensuite sur la table de leur père ? Le même historien rapporte aussi que dans les Indes les parents sont dévorés par leurs propres enfants. Exécrable doctrine ! véritable athéisme ! démence ! fureur de ces hommes qui se disent philosophes ! N’est-ce pas à leur doctrine que nous devons ce règne d’impiété qui remplit le monde ?

VI. En effet, presque tous ceux qui se sont égarés dans la philosophie s’entendent pour enseigner quelques crimes affreux. Platon le premier, lui dont la doctrine paraît supérieure à toutes les autres, décide, avec l’autorité d’un législateur, dans son premier livre de la république, que toutes les femmes seront communes ; il s’appuie de ce que fit un fils de Jupiter qui donna des lois aux Crétois, et n’apporte pas d’autre raison que le frivole prétexte de favoriser la fécondité, et de procurer en même temps une espèce de soulagement à ceux qui sont accablés de travaux, bien que sa loi fût en opposition directe avec toutes les lois existantes. Car Solon voulait que les enfants naquissent d’un mariage légitime, et non point d’un adultère ; l’intention de sa loi était d’empêcher les enfants de regarder comme père un étranger, ou d’outrager l’auteur de leurs jours faute de le connaître. Épicure soutient encore, outre son athéisme, qu’on peut s’unir sans crime à une mère, à une sœur, et il conseille tous les crimes défendus par les lois de Rome et de la Grèce. Épicure et les stoïciens n’enseignent-ils pas l’inceste avec des sœurs ou les unions contre nature ? Ils ont rempli les bibliothèques de leur doctrine afin de corrompre jusqu’à l’enfance elle-même. Mais pourquoi nous arrêter plus longtemps à ces philosophes ? N’ont-ils pas tous professé la même doctrine à l’égard de ceux qu’ils regardent comme des divinités ?

VII. En effet, après avoir reconnu l’existence des dieux, ils les réduisent tous au néant. Les uns disent qu’ils sont for-