Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/429

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SAINT THÉOPHILE À AUTOLYQUE.

LIVRE PREMIER.

Un style brillant, une diction élégante, voilà ce qui charme et ce qui transporte les hommes frivoles et corrompus. L’ami de la vérité laisse là les vaines paroles, il s’attache aux faits et les discute. Cher Autolyque, vous m’avez assez fatigué de vains discours, d’éloges sans fin en l’honneur de vos dieux de bois et de pierre, de métal et d’argile ; de vos dieux peints et sculptés, qui ne voient ni n’entendent, car ils ne sont que de stupides idoles, œuvres de la main des hommes : assez longtemps vous m’avez reproché d’être Chrétien et d’en porter le nom. Eh bien, oui, je le suis ! je le confesse hardiment, et je me glorifie d’un nom agréable à Dieu, dans l’espérance de ne lui être point inutile ; tout ce qui rappelle ce Dieu n’a rien qui blesse, comme vous le pensez ; et si vous jugez si mal de lui, c’est sans doute parce que vous n’avez pas encore le bonheur de le connaître et de le servi.