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et que leurs temples ne sont autre chose que leurs tombeaux. C’est aussi ce que nous apprend Apollodore dans son Livre des Dieux. Bien plus, Hérodote lui-même qualifie de mystères les passions de ces prétendues divinités : « J’ai déjà dit que dans la ville de Busiris on célèbre une fête en l’honneur d’Isis. Après le sacrifice, plusieurs milliers d’assistants, hommes et femmes, par couples séparés, se frappent ; mais il m’est défendu de dire comment. » Or, je vous le demande, si ce sont là des dieux, ils sont immortels, et par conséquent à l’abri de toutes nos faiblesses. Mais si on se frappe en célébrant leurs mystères, ainsi que je viens de le dire, et si leurs passions font partie de ces mystères, que sont-ils autre chose que de simples mortels, comme l’atteste encore Hérodote ? « Celui dont je n’ose ici rappeler le nom a son tombeau dans la ville de Saïs, dans le temple de Minerve ; là, sont deux grands obélisques, contigus aux murs du temple, et tout près se trouve un bassin de pierre parfaitement travaillé, qui me paraît être aussi grand que le lac de Délos, appelé Trochoïde. Là encore on voit quelques effigies représentant les passions de ce dieu, lesquelles sont appelées par les Égyptiens des mystères nocturnes. » Ainsi, l’on montre non-seulement le tombeau d’Osiris, mais aussi la manière dont il est construit.

Écoutez encore le même auteur : « Quand vous apportez, dit-il, un cadavre aux hommes chargés d’embaumer les corps, ceux-ci vous montrent des portraits en bois représentant ces anciens morts ; parmi ces portraits il s’en trouve un parfaitement dessiné, mais il ne m’est pas permis, je crois, de prononcer ici le nom du personnage qu’il représente. »

XXIX. Que dirai-je ? Chez les Grecs eux-mêmes, ne voit-on pas les poëtes et les historiens les plus graves porter le même témoignage ? C’est ainsi qu’Homère a parlé d’Hercule :

« Le malheureux ne respecta ni la colère des dieux, ni la table de son hôte ; il tua Iphitus lui-même. »

Faut-il s’étonner après cela de voir ce même Hercule furieux se brûler au milieu des flammes d’un bûcher. Hésiode parle en ces termes d’Esculape :