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bien dans Platon des passages évidemment identiques, malgré les erreurs qui y sont mêlées, à d’autres passages de Moïse et des prophètes ; mais on ne trouve que dans les nouveaux platoniciens des troisième et quatrième siècles de l’ère vulgaire des passages identiques à d’autres passages du nouveau Testament. Par exemple, il n’y a pas dans Platon un seul mot sur la Trinité et sur le Saint-Esprit. Cela change bien la question, comme on le voit ; car s’il y a dans Platon et dans Moïse, dans Amélius et dans saint Jean, des passages identiques, il s’agit de savoir si ce sont les anciens qui ont copié les modernes, ou bien si ce sont les modernes qui ont copié les anciens.

Oui, Celse le disait, il y a dans Platon et dans Moïse des passages semblables, et si voisins les uns des autres, même par l’expression, qu’il faut de toute nécessité que l’un les ait pris à l’autre ; Celse, qui n’était pas un grand critique, disait que Moïse avait copié Platon. Nous, qui savons que Platon est postérieur au moins de six siècles à Moïse, nous sommes forcés d’être d’un sentiment diamétralement opposé au sentiment de Celse.

L’opinion que la Bible avait été connue de Platon était fort répandue au quatrième siècle, non-seulement parmi les Pères, mais encore parmi les platoniciens. Numénius disait de Platon qu’il était Moïse parlant en grec, Moïse atticisans. Du reste, la version des Sep-