Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sible, ou ceux qui lui promettent ce qui convient à son impuissance et à la bonté de Dieu ? Représentons-nous un paralytique qui veut sortir de son lit, parce que le feu est à la maison : il s’adresse à cinq hommes qui lui disent : Levez-vous, courez, percez la foule, sauvez-vous de cet incendie ; enfin, il trouve un sixième homme qui lui dit : Laissez-moi faire, je vais vous emporter entre mes bras. Croira-t-il à cinq hommes qui lui conseillent de faire ce qu’il sent bien qu’il ne peut pas ? Ne croira-t-il pas plutôt celui qui est le seul à lui promettre le secours proportionné à son impuissance ? Il s’abandonne sans raisonnement à cet homme, et se borne à demeurer souple et docile entre ses bras. Il en est précisément de même d’un homme humble dans son ignorance ; il ne peut écouter sérieusement les sectes qui lui crient : Lisez, raisonnez, décidez ; lui qui sent bien qu’il ne peut ni lire, ni raisonner, ni décider. Mais il est consolé d’entendre l’ancienne Église qui lui dit : Sentez votre impuissance, humiliez-vous, soyez docile, confiez-vous à la bonté de Dieu qui ne nous a point laissés sans secours pour aller à lui. Laissez-moi faire, je vous porterai entre mes bras. Rien n’est plus simple et plus court que ce moyen d’arriver à la vérité. L’homme ignorant n’a besoin ni de livre ni de raisonnement pour trouver la vraie Église : les yeux fermés, il sait avec certitude que toutes celles qui veulent le faire juge sont