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chias fit la guerre à Samarie et à Damas, à la vue du roi des Assyriens ; je ne vous laisserai pas donner cette interprétation arbitraire ; car voici ce que dit le prophète : « Avant que l’enfant ait appris à nommer son père et sa mère, il s’emparera de la puissance de Damas et de Samarie, etc. » Si, au lieu d’ajouter : « Avant de pouvoir connaître son père et sa mère, etc., » l’Esprit saint s’était contenté de dire : « Elle enfantera un fils qui se rendra maître de Damas et de Samarie, » vous pourriez peut-être dire que Dieu, qui connaissait d’avance les victoires que devait remporter Ézéchias, les avait annoncées ; mais il ajoute ces mots : « Avant que l’enfant ait appris à nommer son père et sa mère. » Citez-nous quelqu’un de votre nation à qui chose semblable soit arrivée ; vous ne le pouvez pas ; pour nous, il nous est facile de montrer que notre Christ a réalisé la prophétie. À peine est-il né, que des mages partis de l’Arabie viennent d’adorer après s’être présentés d’abord à Hérode qui régnait sur votre contrée, et qui est ici désigné sous le nom du roi des Assyriens, à cause de son impiété et de la perversité de son cœur : vous savez que l’Esprit saint emploie souvent ces comparaisons et ces paraboles, pour exprimer de pareilles dispositions. Quand il accable de reproches Jérusalem et tout son peuple, ne dit-il pas en style figuré : « Ton père est Amorhéen et ta mère Chétéenne. »

LXXVIII. Lorsque les mages venus d’Arabie eurent dit à Hérode : « Une étoile que nous avons vue dans le ciel nous a fait comprendre qu’il était né un roi dans votre contrée et nous sommes venus l’adorer, » que fit ce prince ? Il interrogea les anciens du peuple, et ceux-ci lui répondirent qu’en effet un prophète avait dit au sujet de Bethléem : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la plus petite entre les principautés de Juda ; de toi sortira un chef qui conduira mon peuple. » Mais quand les mages arrivés dans cette ville eurent adoré l’enfant et lui eurent offert des présents d’or, d’encens et de myrrhe, Dieu les avertit de ne pas retourner vers Hérode. C’est ainsi qu’avant leur arrivée, Joseph, l’époux de Marie, qui voulait la renvoyer parce qu’il croyait qu’elle avait conçu d’un