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Nous avons le droit encore ici d’accuser le protestantisme d’inconséquence, puisque les dogmes qu’il conserve ont les mêmes fondements que ceux qu’ils repoussent.

Des hommes ont regardé les dogmes de la transsubstantiation et du purgatoire comme contraires à leur religion, et pour cela ils se sont séparés de l’Église. Mais alors il en est venu d’autres qui ont trouvé que les dogmes de la Trinité, de l’Incarnation, du Baptême, de la transsubstantiation, etc., n’étaient pas suffisamment démontrés pour leur raison, et se sont séparés des premiers dissidents. De proche en proche, et de division en division, on en est venu à nier Jésus-Christ, puis Dieu, puis l’âme ; car toutes les erreurs sont engendrées par une première erreur, qui est la négation de l’autorité, sans laquelle tout est livré au doute et aux disputes.

Cette vérité est mise dans le plus grand jour par cette apostrophe adressée aux sectaires, aux déistes et aux athées, par un des plus éloquents apologistes de la religion chrétienne :

Calvin, sur quel fondement nies-tu la présence réelle que l’Église entière croit et atteste ? — Sur le fondement de ma raison, qui ne saurait comprendre ce mystère. — Ainsi donc le témoignage des apôtres et de leurs successeurs, avec qui Jésus-Christ a promis d’être tous les jours, jusqu’à la consommation des temps, de-