Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu, votre Dieu vous a sacré d’une onction de joie, au-dessus de tous ceux qui doivent y participer. La myrrhe, l’ambre et le sandal s’exhalent de vos vêtements, et des palais d’ivoire où les filles des rois font vos délices et votre gloire. La reine, votre épouse, est restée à votre droite, revêtue de l’or d’Ophir. Écoutez, ô ma fille, prêtez une oreille attentive, oubliez votre peuple et la maison de votre père, et le roi sera épris de votre beauté. C’est lui qui est votre Dieu, prosternez-vous devant lui. » D’après tous ces passages des Écritures, il est évident qu’il faut l’adorer, qu’il est déclaré Dieu et son Christ par le témoignage même de celui qui a fait toutes ces merveilles. Tous ceux qui croient en lui n’ont qu’une âme, ne forment qu’une même synagogue, une même Église ; et cette Église qui s’est établie en son nom, qui a pris son nom même, car nous sommes tous appelés Chrétiens, nous est présentée sous le nom de fille par l’Écriture, ainsi que les paroles que nous venons de citer vous l’apprennent en même temps qu’elles vous invitent à laisser dans l’oubli les anciennes pratiques de vos pères. « Écoutez, ô ma fille, nous dit le Seigneur par son prophète, et prêtez une oreille attentive ; oubliez votre peuple et la maison de votre père, et le roi sera épris de votre beauté. C’est lui qui est votre Dieu. Présentez-vous devant lui. »

— Oui, me dit Tryphon, pour vous autres qui êtes sortis d’entre les gentils et qui avez pris son nom, je veux bien qu’il soit votre Seigneur, votre Dieu, votre Christ, qu’il ait tous les titres dont parle l’Écriture ; mais nous, qui adorons le Dieu qui l’a fait, qu’avons-nous besoin de le reconnaître et de l’adorer ?

— Si je me laissais conduire comme vous autres, Tryphon, par la légèreté et l’amour de la dispute, je cesserais en ce moment tout entretien avec vous ; car ce qui vous préoccupe c’est moins le désir de comprendre que celui de trouver des objections. Comme je crains la justice de Dieu, je ne veux rien prononcer sur le sort d’un seul d’entre vous ; je ne dis point s’il sera retranché ou non d’entre ceux qui pourraient se sauver