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que le catholicisme et l’athéisme sont le deux termes contraires de l’esprit religieux, et que tout ce qui est entre deux est frappé d’inconséquence.

On nous a dit, 2° que ceux qui admettent certains points en accord avec l’Église catholique se sont trouvés d’accord avec elle, non par soumission, mais par rencontre : n’avons-nous pas le droit de répondre qu’ayant reconnu cette autorité sur plusieurs points, ils sont inconséquents de ne pas la reconnaître sur d’autres ?

Il est de fait que le protestantisme, admettant la Trinité, l’Incarnation, la Rédemption, reconnaît par cela même l’autorité de l’Église ; car quelle garantie aurait-il de la vérité des évangiles, si l’Église n’avait pas admis ces livres comme inspirés par Dieu même ?

D’ailleurs le protestantisme reçoit la tradition des trois premiers siècles et le concile de Nicée. Nous sommes donc en droit de lui dire que s’il lui a plu un jour de ne point se soumettre à l’autorité de l’Église, quoiqu’il n’eût pas d’autre base de ses croyances sur les points qu’il conservait, c’est là de sa part une opinion particulière.

Tillotson a prouvé aux sociniens que la Trinité à laquelle ils croyaient était un dogme fondé sur les mêmes arguments que l’Incarnation, et qu’on ne pouvait attaquer l’un sans détruire l’autre. Cette observation s’applique tout aussi bien à la transsubstantiation et à l’infaillibilité de l’Église niées par les protestants.