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les femmes se livraient comme elle à la débauche. Elle fournissait elle-même des concubines à Claude, et se faisait ordonner par lui les adultères qu’elle voulait commettre. Elle épousa Silius devant toute la ville de Rome, avec toutes les cérémonies accoutumées. On dit que le contrat de mariage avait été signé par Claude lui-même. Plus tard, ce prince la redemanda après l’avoir fait mourir.

Pendant que tous les vices étaient ainsi sur le trône, l’impiété régnait dans les temples, où tous les crimes étaient divinisés. Rome avait adopté les dieux des nations qu’elle avait vaincues ; et ces dieux, création honteuse des passions humaines, avaient des prêtres, des sacrifices et des fêtes. L’idolâtrie était partout avec ses augures, ses aruspices, ses devins, ses présages.

La philosophie, indignée de tant de bassesse et d’abrutissement, combattait le polythéisme en affaiblissant la crainte des dieux, mais elle passait toutes les bornes de la morale et de la vertu ; et tandis que les disciples de Zénon niaient que la douleur fût un mal, les disciples d’Épicure divinisaient la volupté. Le courage le plus admiré était de se donner la mort, et la rage forcenée d’Arria, qui se brisa la tête contre un mur, paraît sublime à Pline. Le suicide, qu’on a si bien défini le dernier acte du culte de soi, parce qu’il est le sacrifice de tout l’homme à lui-même, était alors en honneur. Tacite, dans son livre sur les mœurs des Germains, regarde comme extraordinaire qu’ils ne fissent périr aucun de leurs enfants. Dans l’ouvrage d’Apulée, un homme, partant pour un voyage, ordonne à sa femme de tuer l’enfant qu’elle porte dans son sein, si c’est une fille. « Presque toutes les familles, dit Plutarque, présentent de nombreux exemples de meurtres d’enfants, de mères ainsi que de femmes ; et quant aux meurtres

    vers Messaline et les affranchis. Il portait toujours sur lui, entre sa toge et sa tunique, un soulier de Messaline qu’il baisait de temps en temps, et il avait parmi ses dieux domestiques les images en or de Narcisse et de Pallas. C’est le père de celui qui fut empereur.