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riabilité, la perpétuité de la foi qui les enseigne. C’est la raison infinie qui commande à la raison bornée de croire des vérités qu’elle ne peut pas comprendre ; rien n’est plus juste. C’est cette même raison infinie qui tire de ces ténèbres, impénétrables pour la raison bornée, de vives lumières qui l’éclairent en même temps et qui en font sortir les plus hautes connaissances, la morale la plus pure, les vertus les plus généreuses, comme une conséquence sort de son principe ; rien n’est plus digne de la puissance et de la sagesse de Dieu. Enfin, c’est Dieu qui veille à la conservation des incompréhensibles vérités qu’il a révélées, et qui, par cela qu’elles sont incompréhensibles, s’altéreraient bien vite, s’il n’était pas avec son Église tous les jours jusqu’à la fin du monde ; rien n’est plus nécessaire à la faiblesse humaine, et rien n’est plus conforme à la bonté de Dieu. Donc, encore une fois, l’invariabilité, la perpétuité de la foi catholique, est un fait qui ne peut s’expliquer que par l’assistance divine.

Mais voici une des plus grandes causes de changement et de destruction qui jamais ait bouleversé les sociétés et plongé l’humanité dans un abîme de maux ; nous voulons parler de l’inondation des barbares dans les 4e, 5e et 6e siècles. Que devint la religion ? Elle resta debout au milieu du torrent qui renversait tout ce qu’il rencontrait sur son passage ; elle prit la défense des opprimés autant qu’elle le put ; elle vainquit enfin les oppresseurs que nulle armée ne pouvait vaincre ; elle les convertit, et Rome chrétienne triompha de cette nouvelle et terrible épreuve, comme elle avait triomphé des persécutions de Rome païenne.

Des populations inconnues, mais nombreuses, unies entre elles par une férocité commune, mais divisées par leurs caractères, leurs mœurs, leur manière de vivre, sortant successivement du sein des forêts et des glaces du Nord, se suivant et se poussant l’une sur l’autre sans interruption, vinrent fondre sur l’empire romain comme des lions affamés et le mirent en pièces, ainsi que l’avait prédit saint Jean dans l’Apocalypse.

Pillage, incendie, destruction des monuments publics, des