Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques mots d’instruction au peuple et l’exhorte à reproduire dans sa conduite les grandes leçons qu’il vient d’entendre. Puis nous nous levons tous ensemble et nous récitons des prières. Quand elles sont terminées, on offre, comme je l’ai dit, du pain avec du vin mêlé d’eau ; le chef de l’assemblée prie et prononce l’action de grâces avec toute la ferveur dont il est capable. Le peuple répond : Amen. On lui distribue l’aliment consacré par les paroles de l’action de grâces, et les diacres le portent aux absents. Les riches donnent librement ce qui leur plaît de donner ; leur aumône est déposée entre les mains de celui qui préside l’assemblée ; elle lui sert à soulager les orphelins, les veuves, ceux que la maladie ou quelqu’autre cause réduit à l’indigence, les infortunés qui sont dans les fers, les voyageurs qui arrivent d’une contrée lointaine ; il est chargé en un mot de pourvoir aux besoins de tous ceux qui souffrent.

Nous nous assemblons le jour du soleil, parce que c’est le premier jour de la création, celui où Dieu dissipa les ténèbres et donna une forme à la matière, et parce que c’est encore en ce jour que Jésus-Christ notre Sauveur est ressuscité d’entre les morts. Car il fut crucifié la veille du jour de Saturne, et le lendemain de ce même jour, c’est-à-dire le jour du soleil, il apparut à ses apôtres et à ses disciples, et leur enseigna ce que nous venons de vous exposer.

LXVIII. Si tout cet ensemble vous paraît raisonnable et porte le caractère de la vérité, respectez-le ; si vous n’y trouvez rien de grave, rejetez-le comme futile. Mais la peine de mort que vous décernez contre des ennemis, ne la portez pas contre des hommes qui ne font aucun mal.

Car nous vous avertissons que vous n’éviterez pas le jugement de Dieu, si vous persistez dans l’injustice ; pour nous, nous ne cessons de répéter : Qu’il soit fait à notre égard selon la volonté de Dieu. Nous aurions pu nous prévaloir d’une lettre du très-grand et très-illustre empereur Adrien, votre père, et vous demander au nom de cette lettre que justice nous fût rendue, ainsi que nous vous en avons toujours prié ; mais nous n’avons pas voulu invoquer l’arrêt rendu en notre faveur ; nous