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Je suis celui qui suis, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu de tes pères ; descends en Égypte, et tire de là mon peuple. » Si vous désirez connaître la suite, vous pouvez la lire dans les écrits mêmes de Moïse, car nous ne pouvons pas tout citer. Nous avons seulement voulu prouver par ce passage que Jésus-Christ est tout à la fois le fils et l’envoyé de Dieu. Verbe de Dieu de toute éternité, il a paru tantôt sous la forme du feu, tantôt sous une figure humaine ; et de nos jours, d’après la volonté de son père, il s’est fait homme pour sauver tous les hommes, il a consenti à souffrir tout ce qu’il a plu à la fureur des Juifs, aiguillonnée par celle du démon, de lui faire endurer. Et comprenez l’aveuglement de ces Juifs ! Quand ils voient le Fils si clairement désigné par ces paroles : « L’ange de Dieu parla à Moïse et lui dit : Je suis celui qui suis, etc., » ils s’obstinent à dire que c’est Dieu le père et créateur de toutes choses qui parle ici. N’est-ce pas avec raison que l’Esprit saint les accuse de ne point connaître Dieu, et que, de son côté, Jésus-Christ leur disait qu’on ne peut connaître le Père que par le Fils ? En soutenant comme ils le font que c’est Dieu le père qui parlait à Moïse, quand c’est le fils de Dieu lui-même, désigné par le nom d’ange et d’envoyé, ils méritent assurément les reproches qui leur sont faits par l’Esprit saint et par Jésus-Christ ; car, en confondant ainsi le Père avec le Fils, ils montrent évidemment qu’ils ne connaissent pas Dieu le père, et qu’ils ne savent pas qu’il a un fils. Et, bien que ce Fils soit appelé le Verbe, le premier-né de Dieu, il n’en est pas moins Dieu lui-même, le Dieu qui s’est montré autrefois à Moïse et aux prophètes, tantôt sous la forme du feu, tant sous une figure corporelle, et qui, tout récemment encore, et à une époque qui touche à votre règne, est né d’une vierge pour obéir à la volonté de son père, ainsi que nous l’avons dit, s’est fait homme pour le salut de ceux qui croient en lui, et s’est résigné à être compté pour rien, à tout souffrir pour désarmer la mort par sa propre mort et par sa résurrection. Ces paroles qu’il adresse à Moïse : « Je suis celui qui suis, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de