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quences, d’erreurs en erreurs, dans les plus monstrueux égarements où il soit possible de tomber. L’athéisme n’est pas une erreur seulement, mais le comble de l’erreur, la cause génératrice de toutes les erreurs, l’aliment de toutes les corruptions, une erreur, pour ainsi dire, infinie, au-delà de laquelle le génie même de l’enfer ne saurait rien inventer. Qu’imaginer, en effet, qui aille plus loin et qui soit pire que l’athéisme ? Avec l’athéisme, il n’y a ni juste ni injuste, ni bonne ni mauvaise action, ni vertu ni vice ; avec l’athéisme, l’homme n’espérant rien après cette courte vie, n’a et ne peut avoir d’autre but que de satisfaire ses passions ou féroces ou abjectes, n’a et ne peut avoir d’autres règles de conduite que celles que lui suggèrent la cupidité et l’égoïsme ; enfin, « la seule vraie morale, disent les athées, est celle qui se déduit des principes physiques de l’organisation et de la conservation de notre corps. » (Catéchisme de Saint-Lambert ; les Ruines, par Volney ; Commentaires sur l’Esprit des lois, par Destutt-Tracy.) Cela est affreux, mais très-conséquent.

Et ces doctrines d’immortalité et d’anarchie ont été hautement professées, non par quelques individus, mais par des masses d’individus ; enseignées, non dans quelques livres, mais dans des milliers de livres mis, par la petitesse du format et la vileté du prix, à portée non-seulement de la jeunesse des écoles, mais des classes du peuple. Ces coupables doctrines, nous les avons vues dominantes à la fin du 18e siècle, érigées en système public de gouvernement, et donnant, pour la première fois, au monde effrayé et stupéfait, l’horrible spectacle d’un peuple régénéré par l’athéisme et gouverné par le meurtre, la confiscation, le pillage et l’incendie. Nous les avons vues reproduites encore dans les quinze années de la restauration, pour pervertir et pousser à la révolte une nouvelle jeunesse qui, élevée dans d’autres principes, aurait fait la gloire et la félicité de la patrie.

Hélas ! ces mêmes doctrines règnent encore sur une partie trop nombreuse de notre société. Qui ne reconnaît leur influence malfaisante dans cette frénésie des suicides, devenus