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Et plus bas :

« Vous entendez des gens qui vous disent avec confiance qu’il y a des dieux au ciel. Non, certes, il n’y en a point. Que ceux qui soutiennent le contraire ne viennent pas sottement nous répéter ce qu’on a dit mille fois. Ne formez pas ici votre opinion sur mes paroles, examinez la chose en elle-même. Je vous ferai voir la tyrannie dépouillant de leurs biens une multitude de personnes, leur enlevant même la vie, ravageant les cités au mépris de la bonne foi, foulant aux pieds les serments. Et le scélérat qui commet ces crimes, vous le verrez plus heureux que l’homme pacifique qui passe tous ses jours au pied des autels.

« Je connais de petites cités très-religieuses, qui, asservies à de plus grandes fameuses par leur impiété, sont tombées après avoir été dévastées par le glaive d’une nombreuse soldatesque. Oui, restez tranquilles à adorer vos dieux, ne vous donnez aucun mouvement pour amasser de quoi vivre, et vous verrez si ces dieux éloignent de vous la misère et l’infortune. »

Écoutons Ménandre, dans le Diphile :

« Celui qui ne cesse jamais de se montrer et le maître et le père de toutes choses, ne doit jamais cesser un seul moment d’être le seul adoré comme l’auteur, comme la source de tout bien. »

Dans les Pécheurs :

« Mon Dieu est ce qui me nourrit et ce qui nourrit les autres ; il n’a pas besoin d’être secouru par les largesses de ceux qui l’invoquent. »

Dans les Adelphes :

« La conscience pour le juste est la voix de Dieu même. Ainsi pensent tous les sages. »

Dans le Joueur de flûte :

« Tout est temple pour une intelligence sage. Dieu lui parle par la voix de la conscience. »

Le poëte tragique, dans Pryxus, s’exprime de cette autre manière :